Pour arroser vos plantes, pourquoi ne pas creuser un puits ? Vous avez parfaitement le droit de réaliser cet aménagement, à condition de respecter certaines règles.

L’eau coûte cher. Et la facture est d’autant plus salée en été, lorsque votre potager ou vos parterres de fleurs demandent de grandes quantités d’or blanc afin d’étancher leur soif. Si vous n’avez pas la chance qu’un ruisseau traverse votre propriété, l’une des alternatives au robinet est le creusement d’un puits. 

Ce que dit la loi

La loi vous autorise à creuser un puits sur votre terrain, mais elle prévoit certaines règles pour encadrer l’opération. L’objectif premier étant de préserver la disponibilité et la qualité de l’eau pour tous. Depuis 2009, il est ainsi obligatoire de déclarer en mairie tout puits existant ou projet de creusement. 

Deux cas de figure se présentent : si le forage ne dépasse pas les 10 mètres de profondeur, que le prélèvement annuel est inférieur à 1.000 m3, que le débit est inférieur à 8 m3/h et, surtout, que l’eau n’est pas destinée à la consommation humaine, le puits est considéré comme relevant de l’usage domestique (arrosage, piscine…). Après la déclaration en mairie, il suffit d’équiper votre captage d’eau d’un compteur scellé, afin de pouvoir vous soumettre à un éventuel contrôle. 

En revanche, si votre puits dépasse les dix mètres, vous devez faire une déclaration supplémentaire à la Direction régionale de l’industrie, de la recherche, et de l’environnement (DRIRE). 

A noter que l’usage de l’eau pour la consommation humaine est possible uniquement après que la Direction départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) ait réalisé des analyses afin de s’assurer qu’elle était bien potable.

Trois types de puits

D’un point de vue plus technique, il existe différents types de puits, à commencer par le puits traditionnel, réalisé en maçonnerie. Il est en général de faible profondeur, et collecte principalement les eaux de surface qui s’infiltrent dans le sol. C’est un équipement assez simple et bon marché qui ne nécessite qu’une pompe de surface, mais qui n’est en revanche pas adapté à certains terrains ne permettant pas une bonne infiltration des eaux de pluie, comme les sols argileux. 

Il existe ensuite le puits de forage, dont le principe est totalement différent. Son diamètre est beaucoup plus faible, mais le captage descend plus bas grâce à des tubes en PVC, ce qui permet de prélever le précieux liquide dans des veines d’eau ou des rivières souterraines. Si cette approche nécessite un investissement plus élevé, elle permet d’obtenir un débit d’eau beaucoup plus important et très constant. 

Enfin, si vous avez la chance de posséder un terrain sous lequel la nappe phréatique est naturellement sous pression, vous pouvez forer un puits artésien. Il ne nécessite aucun système de pompage : la pression de l’eau souterraine suffit à la faire remonter à la surface. Vous n’avez plus qu’à ouvrir le robinet !

L’importance des distances

Construire un puits n’est toutefois pas à prendre à la légère. Selon la configuration du terrain, il faudra creuser plus ou moins profondément pour s’assurer d’un approvisionnement en eau toute l’année. Les distances sont également importantes : il est interdit de forer à moins de 5 mètres d’une route ou à moins de 40 mètres d’un cimetière. Le puits doit aussi se situer à plus de 35 mètres de bâtiments ou de terres agricoles, de canalisations d’eaux usées ou de fosses septiques.

Pour conclure, selon la nature des travaux, le creusement d’un puits peut s’avérer assez cher, et donc peu ou pas rentable. Avant de se lancer dans un tel projet, pensez à réaliser une étude préalable, qui permettra d’éviter bien des désillusions.