Avec la crise sanitaire, le marché des résidences secondaires connaît un nouvel essor : les habitudes des Français ont profondément changé. Retour sur un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. 

La France compte 37 millions de logements, dont 3,6 millions de résidences secondaires, soit quasiment 10% du marché. C’est souvent une maison familiale appartenant aux grands-parents où enfants et petits-enfants passent leurs vacances. Parfois, c’est un pied-à-terre professionnel ou une propriété acquise au prix de longues années de sacrifices financiers qui concrétise le rêve d’une vie. 

Avant la crise sanitaire, le marché stagnait sans pour autant décroître. Les explications sont nombreuses : développement du tourisme international à bas prix, fiscalité pas toujours avantageuse, augmentation des plateformes d’échange ou de location de résidences pour de courts séjours…

Mais depuis les confinements à répétition, les maisons secondaires connaissent un vrai boom. S’il est encore difficile de chiffrer précisément cette hausse, les professionnels sont unanimes : ils constatent un véritable engouement pour ce type de biens, surtout s’ils possèdent jardin, terrasse ou balcon. Après avoir passé des mois enfermés, les Français ont soif de nature et de grands espaces. 

Quand le télétravail redistribue les cartes

Résultat, les Notaires de France ont noté une hausse de 6,5 % pour les appartements et 4,2 % pour les maisons hors Ile-de-France en 2020, alors que la locomotive parisienne avait tendance à ralentir. 

En cause, la généralisation du télétravail qui s’est développé à vitesse grand V. Si certains exilés de la pandémie sont repartis aussi vite qu’ils étaient arrivés, beaucoup ont décidé de poser leur valises définitivement, constatant que leur quotidien professionnel n’avait pas été bouleversé, tandis que leur qualité de vie s’était largement améliorée. Pourquoi se priver d’une maison plus spacieuse à la campagne, où l’on retrouve le plaisir d’écouter le chant du coq ou de s’offrir une balade sur la plage après le travail ?

Résidence secondaire…ou semi-principale ?

Le phénomène est tel que pour certains franciliens, la résidence secondaire s’est transformée peu à peu en résidence semi-principale, avec la possibilité d’y prolonger les week-ends grâce au télétravail. Et c’est donc désormais le premier logement qui fait office de pied-à-terre pour deux à trois jours par semaine, le temps d’assister à quelques réunions d’équipe. Paris fait déjà partie des grandes villes françaises comptant la plus forte proportion de résidences secondaires (environ 9%, selon l’Insee).

Pour d’autres, les confinements successifs ont servi de déclic pour sauter enfin le pas de l’achat d’un second bien tant rêvé, toujours remis à plus tard, envisagé comme un refuge loin du stress de la ville. Quitte à vraiment s’éloigner de la capitale : 84% des Parisiens possédant une résidence secondaire n’hésitent pas à parcourir plus de 100 km pour la rejoindre.