Les prix de l’immobilier ont atteint des records en France au troisième trimestre 2021, dans un contexte de forte demande et de rareté de l’offre. Décryptage de ces chiffres dévoilés par CENTURY 21.
Le confinement a profondément modifié la manière dont les Français envisagent leur logement, de plus en plus perçu comme un refuge face aux risques extérieurs. Cet attrait pour l’immobilier consécutif à la crise sanitaire a pris une telle ampleur que les prix à l’achat ont littéralement flambé au troisième trimestre. Ils s’élèvent aujourd’hui en moyenne à 2356€ le m2 pour une maison (+11% sur un an) et 3895€ le m2 pour un appartement (+7,3%). Le montant moyen d’une transaction atteint également des sommets : comptez 268 639€ pour une maison et 229 533€ pour un appartement.
Mention spéciale pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le prix des maisons a bondi de 31% entre le 3e trimestre 2020 et le 3e trimestre 2021. On assiste au même phénomène dans d’autres régions prisées des vacanciers comme la Bretagne (+24% pour les maisons et les appartements) et la Normandie (+19% pour les maisons). Du jamais vu !
Cette hausse spectaculaire de la demande s’explique par trois raisons majeures, selon Laurent Vimont, président de Century 21 France. “ D’abord, il y a eu les ventes “imprévues” : les propriétaires ayant souffert du premier confinement ont vendu leur appartement dans les grandes villes pour acheter plus grand à quelques kilomètres, sans l’avoir réellement anticipé. Ensuite, après des mois d’accalmie, les investisseurs sont revenus en force et se sont tournés vers l’ancien quand l’offre de logements neufs n’a plus suffi. Enfin, les primo-accédants ont pu profiter de taux d’emprunt relativement bas et donc accéder plus facilement au crédit.”
Vers une baisse des prix ?
Mais pour de nombreux ménages, ces taux d’intérêt historiquement bas n’ont pas suffi à compenser l’envolée fulgurante des prix, décorrélée de l’inflation ou de l’augmentation moyenne des salaires. Conséquence directe : l’activité du marché immobilier marque le pas et connaît un net ralentissement au 3e trimestre 2021, avec une baisse de 18,8% des transactions sur les maisons et de 10,6% sur les appartements.
Ce sont les ménages les plus modestes qui ont eu le plus de mal à tirer leur épingle du jeu. Le nombre d’acquéreurs de moins de 30 ans a baissé de 11,5% (- 6,3% pour les 30/40 ans). Parallèlement, seuls les cadres supérieurs (ou professions libérales) et les retraités ont été plus nombreux à signer des transactions immobilières au troisième trimestre (+10,5% et +9,9%). A l’inverse, la proportion des commerçants et artisans s’amenuise nettement (-13,4%).
Pour Laurent Vimont, ce phénomène devrait conduire naturellement à une correction des prix. “ L’heure du retour à la raison s’annonce. Certains vendeurs n’ont pas les moyens d’attendre pour vendre, notamment en cas de décès ou de divorce. Donc s’ils ne trouvent pas preneurs, ils baisseront le prix. C’est une mécanique salutaire pour le marché.”
Et Paris dans tout ça ?
Comme souvent, le marché immobilier de la capitale française évolue à contre-courant. Le volume des transactions n’a baissé que de 3,2% au 3e trimestre 2021, tandis que le montant moyen des acquisitions a perdu 1% sur un an (530 444€ en moyenne). « Paris est un marché à part. La grille d’analyse est différente parce que les prix pratiqués ne sont pas du tout les mêmes qu’en région. Le prix du mètre carré s’est stabilisé au troisième trimestre : il s’élève en moyenne à 10 522€ », poursuit Laurent Vimont. Après des années de hausse des prix toujours plus spectaculaires, le marché parisien s’est donc stabilisé, mais il reste boosté par les acquisitions destinées à l’investissement locatif qui représentent désormais 34,5% des transactions.
Seule certitude : face à une démographie toujours croissante et à une demande très forte, la solution pour endiguer les tensions sur les prix ne pourra venir que de la construction de logements neufs.