La pandémie mondiale a rebattu les cartes. De nombreux Français quittent les centres urbains densément peuplés pour de plus grands espaces dans les villes rurales et les campagnes, à la recherche de calme et de nature.
5 millions. C’est le nombre de Français qui auraient déménagé depuis le début de la pandémie de Covid-19. Si bien que certaines entreprises de déménagement ont vu leur activité augmenter de 25% depuis le premier déconfinement de l’année 2020. Dans plus d’un cas sur deux, l’achat d’une nouvelle résidence s’est fait dans une commune moins densément peuplée. Alors peut-on parler “d’exode urbain” ? Pas vraiment. Car les grandes villes continuent de séduire, notamment les jeunes. Ainsi, la capitale attire toujours 50 000 nouveaux habitants chaque année, une recherche immobilière sur quatre concerne la région Ile-de-France…Bref, les centres métropolitains ont encore de beaux jours devant eux.
Réenchanter la vie quotidienne
Mais si l’on ne peut pas évoquer un “exode” à proprement parler, il est indéniable que l’on assiste à une évolution des comportements. Désormais, pour la plupart des ménages, plus question de tergiverser sur la nécessité d’un espace extérieur. Après des mois passés enfermés, il faut pouvoir s’aérer de jour, comme de nuit. Et si beaucoup se contentent d’un balcon ou d’une terrasse, de nombreux Français ont décidé de sauter le pas et de se mettre au vert. Certains maires ruraux surfent sur la vague et tentent d’attirer ces désenchantés du monde urbain pour redynamiser les campagnes. Si ce phénomène a été accéléré par la pandémie, il ne date pas d’hier : dès 2018, un sondage IFOP révélait que 8 Français sur 10 estimaient que vivre à la campagne représentait la vie idéale, tandis que seules 19% des personnes interrogées se disaient adeptes d’une vie complètement urbaine.
Vivre à son rythme
Les candidats au départ comme ceux que l’on surnomme les “néo-ruraux” aspirent avant tout à un mode de vie différent : plus simple, plus proche de la nature, plus calme. Souvent, ils évoquent aussi une vie plus en accord avec leurs convictions : essayer de réduire leur impact écologique dans leur quotidien, prendre davantage soin d’eux et de leur santé. Avoir un jardin assez grand pour que les enfants puissent courir et faire du vélo, un potager ou un verger qui produirait suffisamment pour s’éviter quelques courses, ne plus subir la pollution, connaître ses voisins, travailler un peu moins quitte à gagner un peu moins aussi…Prendre le temps de vivre, tout simplement.
Autant de plaisirs simples qui répondent à des aspirations profondes, avec un quotidien que l’on envisage désormais près des champs plutôt qu’au milieu des bouchons. En soi, ce n’est pas un rejet de la ville – lieu de rencontres et d’opportunités professionnelles par excellence – mais bien une remise en cause du rythme de vie et des cadences de travail. Un discours dans l’air du temps qui devrait trouver de plus en plus d’écho dans les années à venir.