Alors que de nouvelles normes environnementales entrent en vigueur en 2022, l’ensemble du marché des chaudières individuelles est bouleversé. Voici quelques pistes pour y voir plus clair.
Jusqu’à présent, les utilisateurs avaient le choix entre quatre types de chaudières, en fonction du combustible utilisé : fioul, gaz, électricité, et bois. Les deux premières avaient notamment l’avantage d’être assez bon marché et faciles à utiliser. Mais l’année 2022 sera celle de la révolution. Ainsi, dans le cadre de l’application de la nouvelle réglementation environnementale (RE 2020), l’installation d’une chaudière à gaz dans une maison individuelle neuve sera suspendue dès le 1er janvier 2022. Cette interdiction concernera les logements collectifs neufs à partir du 1er janvier 2025.
Et ce n’est pas tout : à partir du 1er juillet 2022, la commercialisation de tous les modèles de chaudières au fioul sera arrêtée. Il ne sera plus possible d’équiper un nouveau logement de ce mode de chauffage, mais il sera également proscrit de remplacer un équipement au fioul défectueux ou vieillissant par un autre du même type. En revanche, l’entretien et la réparation des chaudières au fioul existantes seront autorisés. En raison de ces réformes, il est donc aujourd’hui déconseillé d’investir dans une chaudière à gaz ou au fioul, dont les jours sont comptés. D’autant plus que l’interdiction définitive du chauffage au fioul est d’ores et déjà annoncée pour 2028…
Les solutions alternatives
Si vous envisagez de remplacer votre chaudière au fioul ou au gaz, trois pistes s’offrent à vous. Précisons qu’elles peuvent toutes bénéficier d’une aide gouvernementale, soit sous la forme d’une prime coup de pouce chauffage, soit dans le cadre du programme MaPrimeRénov’. Première solution : la chaudière électrique, actuellement la plus économique à l’achat. Facile à utiliser et ne nécessitant que peu d’entretien, elle est idéale pour des logements qui ne seraient pas raccordés au gaz naturel. En revanche, cette piste est aussi la plus chère à l’utilisation, notamment en raison de la hausse du prix de l’électricité. Pour obtenir de meilleures performances, vous pouvez opter pour les modèles les plus innovants comme les chaudières électriques ioniques ou les chaudières électriques à induction…à condition de pouvoir débourser de 10 000 à 16 000 euros à l’achat.
Deuxième solution : la pompe à chaleur air-eau. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’une chaudière, ce système la remplace. La pompe à chaleur permet en effet de capter et de transformer en énergie les calories naturellement présentes dans l’air ambiant ou dans le sol. Cette énergie est ensuite redistribuée sous forme de chauffage. Dans certains cas, il est même possible d’obtenir des modèles réversibles, qui font office de climatisation en été. Ce type d’équipement constitue en revanche un investissement lourd, puisqu’il est en moyenne trois fois plus cher qu’une chaudière à gaz à condensation (comptez 10 000 euros en moyenne). Précisons qu’il existe également des pompes à chaleur géothermiques.
Le retour du bois
Troisième solution : la chaudière à biomasse, qui utilise du bois, sous forme de bûches, de plaquettes ou de granulés de bois, selon les modèles. Principal avantage du bois : il est considéré comme une ressource renouvelable, à défaut d’être neutre en carbone. Il faut toutefois s’assurer que ce bois de chauffage, quelle que soit sa forme, provient bien de forêts françaises gérées durablement…A noter que les chaudières à bois présentent deux inconvénients : elles nécessitent un investissement assez élevé (1 500 à 25 000 euros, selon le rendement et la qualité de l’appareil choisi) et, surtout, un espace de stockage au sec pour le combustible. Autre impératif : votre chaudière biomasse doit être obligatoirement raccordée à un conduit de cheminée pour l’évacuation des fumées. Malgré le coût de l’investissement, la chaudière à biomasse reste toutefois la solution la plus rentable à long terme, en particulier pour les chaudières à granulés.
Octobre 2021