Malgré une pandémie inédite, des périodes de confinement et des incertitudes économiques, les ventes de logements de prestige ont fait mieux que résister à la crise sanitaire.
Depuis le début de l’année 2020, l’humanité retient son souffle. Même si les bourses n’ont pas décroché comme on pouvait le craindre, les investisseurs sont plus prudents qu’avant le début de la pandémie. Du coup, c’est l’ensemble de l’économie mondiale qui tourne au ralenti en raison de la Covid-19. Pourtant, le secteur des logements de prestige tire son épingle du jeu. Ce marché de niche concerne tous les biens immobiliers dont la valeur marchande dépasse le million d’euros. Il a non seulement bien résisté à la crise, mais il a même progressé en province, notamment dans des communes où la demande est habituellement déjà forte. C’est le cas de Deauville ou de Biarritz, célèbres cités balnéaires particulièrement prisées d’une clientèle aisée qui apprécie leurs charmes. A l’inverse, l’immobilier de luxe a connu un certain déclin à Paris, avec un recul des ventes en 2020, qui s’est logiquement accompagné d’une stabilisation des prix, après des années de hausse effrénée. Plusieurs facteurs éclairent cette situation qui peut sembler paradoxale.
Oublier le confinement
La première explication est à chercher dans les effets psychologiques du confinement mis en place au printemps 2020. En France, aucune mesure aussi restrictive n’avait été imposée depuis la Seconde Guerre mondiale. Frustrée par ces semaines passées entre quatre murs, la clientèle de l’immobilier de luxe a souvent acquis un foyer plus confortable, voire une résidence secondaire dans les mois qui ont suivi le déconfinement, grâce à une capacité financière supérieure à la moyenne. Des ventes s’élevant à plusieurs millions ont même été bouclées à distance grâce à la signature dématérialisée…après une simple visite virtuelle.
Un investissement sûr
Seconde raison qui explique le succès de l’immobilier de luxe : pour certains investisseurs, la pierre est devenue une alternative aux placements boursiers, devenus relativement plus risqués en raison des incertitudes économiques liées à la pandémie. Restrictions oblige, la clientèle internationale, qui occupe normalement une place prépondérante dans l’acquisition de biens immobiliers de luxe en France, s’est retrouvée dans l’impossibilité de se déplacer. Mais elle a été largement remplacée par les Français eux-mêmes. Les professionnels du secteur estiment donc que l’immobilier de luxe pourrait connaître un nouvel essor, beaucoup plus important, avec le retour des acquéreurs étrangers une fois que la crise sanitaire sera passée.