Pour s’éviter des coûts financiers supplémentaires, les propriétaires s’organisent pour enchaîner la vente de leur précédent logement et l’achat de leur nouveau bien immobilier. Car il existe des solutions, à condition de bien planifier son projet.
Acheter pour vendre, vendre pour acheter. Pour de nombreux propriétaires, déménagement rime avec vente de leur précédent logement. Car il faut bien financer l’achat de ce nouvel appartement ou de cette nouvelle maison. Mais faut-il tout faire en même temps, ou séparément ?
Si le marché immobilier de votre secteur est particulièrement porteur, aussi bien en termes d’offre que de demande, vous pouvez envisager une “vente en cascade”. Le principe est simple : il s’agit d’enchaîner les transactions immobilières (et les remises de clés) chez le notaire. On vend son bien le matin et on achète le suivant l’après-midi ou le lendemain. Ainsi, la vente finance directement l’achat.
L’avantage ? Vous n’avez pas besoin de contracter un prêt relais (la banque vous avance les fonds nécessaires pour que vous puissiez acheter avant de vendre votre bien) et donc de rembourser des intérêts pendant quelques semaines ou quelques mois. D’autant que les taux de ces produits financiers sont en général assez élevés. En ce début d’année 2022, ils oscillent entre 1% et 1.90%. Par exemple, avec un taux de 1.20%, si vous empruntez 100 000€, vous devrez débourser 100€ par mois jusqu’à ce que vous ayez acheté le nouveau bien.
La vente en cascade
On comprend donc que l’idée de la vente en cascade soit séduisante. Cependant, personne n’est jamais à l’abri d’une déconvenue : une vente annulée à la dernière minute, un sinistre, un refus d’emprunt bancaire…Il est donc recommandé d’ajouter une clause suspensive dans la promesse d’achat du nouveau bien immobilier, indiquant que vous n’achèterez le bien que si (et seulement si) vous parvenez à vendre votre précédent logement.
Par ailleurs, pour mettre en place une vente en cascade, il faut une organisation millimétrée. Premièrement, il est recommandé de collaborer avec la même étude notariale pour la vente, puis pour l’achat. Cela permettra d’avoir un unique interlocuteur et une meilleure fluidité dans les échanges, mais aussi de bloquer les fonds issus de la vente pour payer directement l’achat.
Ensuite, il faut bien anticiper votre déménagement. Car le premier bien doit avoir été entièrement vidé de vos effets personnels avant la signature. Parfois, il faut donc avoir recours à un garde-meubles pendant quelques jours (à défaut le garage d’amis fera l’affaire). Vous pouvez aussi vous arranger avec le propriétaire de votre nouvelle maison pour y déposer vos meubles un peu plus tôt. Dans ce cas, il faudra déjà avoir souscrit une assurance habitation.
Autre option : vous pouvez verser un loyer à l’acquéreur de votre ancien bien afin d’y rester quelques mois supplémentaires. A condition qu’il ne soit pas trop pressé.
La vente longue
Il existe aussi un autre type de vente, qui se démocratise de plus en plus. Il s’agit de la vente longue. Concrètement, vous vendez le premier bien et vous vous laissez du temps pour trouver et acheter le second. Contrairement à une vente classique, le dispositif rallonge le laps de temps entre la promesse de vente et l’acte d’achat authentique. Au lieu de s’élever à trois mois, il sera de six mois. A condition, bien sûr, que le nouvel acquéreur donne son accord.
D’un point de vue organisationnel, cela vous laisse un délai plus important afin de trouver un nouveau logement. D’un point de vue budgétaire, l’opération permet de sécuriser la vente et de vous apporter une plus grande sérénité, notamment vis-à-vis d’un établissement bancaire. La banque est consciente que vous avez un apport personnel important et sera naturellement plus encline à vous accorder un prêt complémentaire pour votre nouvel achat. Parfois même, à des taux un petit peu plus bas que la moyenne. C’est tout l’intérêt !